Depuis ce vendredi, une nouvelle directive européenne entre en vigueur et bouleverse les règles en matière de réparation et de durabilité des smartphones et tablettes commercialisés dans l’Union européenne. Objectif : rendre ces appareils plus faciles à réparer, plus robustes et plus transparents pour les consommateurs.
Des pièces détachées disponibles plus longtemps
L’un des changements majeurs concerne la disponibilité des pièces détachées. Désormais, les fabricants doivent garantir la fourniture de composants essentiels — comme les batteries, caméras ou connecteurs de charge — pendant au moins sept ans après le retrait d’un modèle du marché. Ces pièces doivent être livrées dans un délai de cinq à dix jours ouvrables. En parallèle, les mises à jour logicielles, notamment de sécurité et de système d’exploitation, devront être proposées pendant au moins cinq ans après la fin de la commercialisation.
Réparer soi-même devient possible
Jusqu’à présent, réparer un téléphone nécessitait souvent de passer par un service agréé. Ce ne sera plus une obligation. Grâce à la nouvelle directive, les consommateurs pourront désormais réparer eux-mêmes leurs appareils à l’aide d’outils standards du commerce. Les réparations pourront aussi être effectuées dans des ateliers indépendants, sans dépendre des marques.
Des normes minimales de durabilité imposées
Le texte impose également des exigences techniques minimales pour prolonger la durée de vie des appareils. Par exemple, les batteries des smartphones et tablettes devront conserver au moins 80 % de leur capacité initiale après 800 cycles de charge. Cette mesure vise à limiter l’obsolescence prématurée des appareils.
Un nouvel étiquetage obligatoire
Autre nouveauté : l’instauration d’un étiquetage énergétique européen spécifique aux appareils mobiles. Inspirée de celui déjà en vigueur pour les électroménagers, cette étiquette fournira aux consommateurs une évaluation claire et visible de la performance énergétique, mais aussi de la réparabilité et de la robustesse des appareils.
Comment lire ce nouveau label ?
Le label classe les produits de A à G pour l’efficacité énergétique, A (vert foncé) étant la meilleure note, G (rouge foncé) la moins bonne. Concernant la réparabilité et la résistance aux chocs, une autre échelle allant de A à E est utilisée, A représentant ici aussi la meilleure performance.
Le label précise également l’autonomie réelle de la batterie (en heures et minutes après une charge complète) ainsi que le nombre de cycles de charge que celle-ci peut supporter avant de tomber sous les 80 % de sa capacité initiale. Enfin, une autre notation indique le degré de protection contre la poussière (de 0 à 6) et contre l’humidité (de 0 à 8). Un indice de protection “68” signifie que le téléphone est hautement résistant aux deux éléments.
Une meilleure information pour les acheteurs
Grâce à ces nouvelles règles, les consommateurs pourront désormais évaluer plus facilement la durabilité d’un appareil avant de l’acheter. Ils sauront, par exemple, combien de temps la batterie tiendra ou à quel point le produit est résistant à l’eau, à la poussière ou aux chutes.
Où trouver cette étiquette ?
La Commission européenne précise que ce label devra être affiché de manière visible à proximité immédiate du produit, que ce soit dans les magasins physiques ou sur les plateformes de vente en ligne. Des contrôles aléatoires, notamment en Allemagne, seront menés pour vérifier que cette obligation est bien respectée.
Vers une consommation plus durable
Avec cette réglementation, l’Union européenne renforce sa stratégie de réduction des déchets électroniques et encourage une consommation plus responsable. Les consommateurs bénéficient d’une transparence accrue et d’un droit à la réparation élargi. Un pas de plus vers l’économie circulaire.