Le constructeur chinois de véhicules électriques BYD vient de frapper fort sur le marché en proposant son modèle compact Seagull à un prix défiant toute concurrence : 55 800 yuans, soit environ 6 800 euros. Cette réduction d’environ 20 % reflète une stratégie offensive de l’entreprise, qui a décidé d’abaisser les prix de 22 de ses modèles, avec des remises allant de 10 à 30 %.
Cette initiative a immédiatement provoqué des secousses sur les marchés financiers. Lundi, les actions de plusieurs constructeurs automobiles chinois ont fortement reculé. À la Bourse de Hong Kong, le titre BYD a chuté de plus de 8 %. Geely, propriétaire de Volvo, a vu son action baisser de près de 8 %, tandis que les jeunes marques haut de gamme Li Auto et XPeng ont enregistré un repli d’environ 5 %.
Une industrie sous pression
Ces nouvelles baisses de prix, annoncées comme temporaires jusqu’à la fin juin, ravivent les inquiétudes liées à une nouvelle phase de guerre des prix sur le plus grand marché automobile mondial. Le secteur est saturé, avec plus d’une centaine de fabricants en concurrence. Pour survivre, beaucoup bradent leurs véhicules à perte, ce qui fragilise encore davantage leur modèle économique.
Dans ce contexte, BYD fait figure d’exception. L’entreprise parvient encore à générer des bénéfices, notamment grâce à sa position dominante sur le marché des voitures électriques et hybrides, où elle détient près de 30 % de part de marché. Toutefois, même BYD commence à ressentir les effets du ralentissement de la demande. La croissance de ses ventes sur le marché chinois ne suit plus le rythme escompté.
Des stocks qui pèsent lourd
Selon une analyse de Wang Bin, expert de la Deutsche Bank, les stocks chez les concessionnaires BYD ont considérablement augmenté, atteignant probablement des niveaux critiques. Le constructeur ambitionne de vendre 5,5 millions de véhicules en 2025, ce qui représenterait une croissance annuelle proche de 30 %. Or, au cours des quatre premiers mois de l’année, la hausse réelle des ventes n’a été que de 15 %, selon les estimations des analystes.
Face à ces défis, BYD semble vouloir relancer sa dynamique commerciale en s’appuyant sur des baisses de prix spectaculaires. Mais cette stratégie agressive pourrait avoir des conséquences profondes pour l’ensemble du secteur, déjà fragilisé par une concurrence féroce et des marges de plus en plus réduites.